Nathalie, conductrice de camion-citerne : « Plus besoin de découcher, je rentre chez moi tous les soirs à 18h ! »
Par Celia Riguidel - Hellowork • Publié le 14 octobre 2024 à 9h46
Elle vous dit tout de son parcours et de son quotidien au sein du Groupe Berto.
« On voit de plus en plus de femmes dans le transport routier, mais rares sont celles qui se spécialisent, déplore Nathalie Petit. Il ne faut pas hésiter à explorer d’autres métiers plus spécifiques. Des portes sont en train de s’ouvrir, il faut en profiter. »
Celle qui n’a pas hésité à bousculer les codes espère avoir des collègues féminines dans un futur proche. Elle revient sur son parcours semé d’embûches et les raisons qui lui ont fait rejoindre le Groupe Berto il y a cinq ans.
L’armée comme porte d’entrée
Animation dans des clubs vacances, service en salle, cueillette de pommes… Nathalie enchaîne les petits boulots avant d’intégrer l’armée en 2001 pour gagner en stabilité. « J’ai d’abord été affectée à un poste administratif qui ne m’a du tout plu. » Elle choisit alors de passer ses permis pour se réorienter vers le transport routier. Non sans mal : « Il faut faire ses preuves dans l’armée, d’autant plus quand on est une femme ! » Ultra-motivée, Nathalie fait fi des obstacles et transforme l’essai. « J’ai commencé par conduire des véhicules légers avant de passer le permis poids-lourds en interne. »
Un retour au civil mouvementé
Après cinq ans de service, Nathalie décide de retourner à la vie civile. Un coup de pouce de l’armée lui permet de décrocher un poste de conductrice chez un transporteur de la région en 2006. « Il m’a donné ma chance mais avec quatre mois de période d’essai au lieu des deux habituels », relève Nathalie.
Les cartes sont à nouveau rebattues à la naissance de son enfant deux ans plus tard. « Je dormais dans mon camion deux fois par semaine. Les autres jours, je me levais très tôt et rentrais très tard. » Un rythme peu adapté à sa condition de jeune maman. Conscient de ses difficultés, son manager l’incite à rejoindre une entreprise concurrente spécialisée dans le transport d’hydrocarbures. « Il fallait livrer la marchandise au niveau régional, donc sur de plus petites distances. Je pouvais rentrer tous les soirs ! »
Nathalie tente sa chance en appuyant sur ses années d’expérience. « Le fait que je sois pompier volontaire depuis l’âge de 12 ans a aussi joué en ma faveur. Mon parcours démontrait que j’étais capable d’assurer des tâches physiques et d’être autonome dans mes missions. Mon ancien responsable s’est également porté garant de ma candidature. Il a dit que j’étais un bon élément, jamais en retard et sans accident à mon actif. »
Si le poste lui convient un temps, « les conditions de travail se sont fortement dégradées au fil du temps ». « Je travaillais parfois 12 heures par jour pour pallier le manque de personnel. »
« Il n’y a eu aucune réticence chez Berto »
Son chemin croise alors un conducteur citerne du groupe Berto. « J’ai pu échanger avec lui sur le métier et ses conditions de travail et il m’a assuré que les règles et la sécurité étaient importantes pour le Groupe Berto. » Quand il l’informe d’une opportunité en interne, Nathalie n’y réfléchit pas à deux fois et postule. « Tout s’est passé très vite. J’étais même étonnée que ce soit si simple ! Il n’y a eu aucune réticence, aucune question farfelue lors de l’entretien. » Ultime preuve de confiance : « On m’a fixé un préavis de seulement deux mois, contre six chez mon employeur précédent. »
Le fait d’être la seule femme de l’équipe n’a pas dépaysé Nathalie. « Il y a encore très peu de conductrices citerne. Tirer un tuyau n’est pourtant pas plus physique que de tirer des palettes. Il faut juste travailler intelligemment, utiliser ses jambes et ses bras pour ne pas trop solliciter son dos. Le pistolet pèse environ cinq kilos et on porte le tuyau à vide. »
Transporter une matière classée dangereuse ne lui pose aucun problème. « Cela m’intéressait de livrer ce type de marchandise. J’ai toujours aimé sortir des sentiers battus ! Il n’y a pas de spécificités car tout est extrêmement sécurisé. »
« On ne perd pas une heure le matin à organiser nos tournées »
A l’inverse des conducteurs routiers classiques, Nathalie livre sa marchandise, du fioul domestique, aux clients particuliers d’un distributeur d’énergies. En tant que leader national de la location de véhicules industriels avec conducteurs, le Groupe Berto sous-traite ses services auprès de ce client. « Je suis encadrée par l’entreprise pour l’aspect logistique et personnel. C’est en revanche le client qui dispatche les missions et supervise le chargement des camions. Je gère ensuite mes tournées en autonomie. » Une mécanique bien huilée qui « réduit les tracas et le stress au quotidien ». « On ne perd pas une heure le matin à organiser notre tournée. On allume nos tablettes et c’est parti ! » apprécie Nathalie. Résultat : « Je commence à 7h30 et finis au plus tard à 18 heures. Cette amplitude horaire m’offre un meilleur équilibre entre ma vie pro et ma vie perso. »
Nathalie souligne que la relation client est très différente quand on intervient chez des particuliers. « Il n’y a pas de routine. Entrer dans leur vie personnelle nécessite de s’adapter en permanence. » Sans prendre des risques pour autant : « Je refuse parfois des livraisons si l’accès au logement n’est pas sécurisé. On est très bien encadré par Berto. Au moindre souci technique, j’appelle l’exploitant qui se charge de le résoudre. »
Avec tous ces avantages, Nathalie ne voit pas ce qui empêcherait d’autres femmes de suivre son exemple. Le manque de vocations est surtout dû à « une méconnaissance du métier », selon elle. Nul doute que son témoignage contribuera à le faire davantage connaître !
Le mot du recruteur
« Pour le groupe Berto, la diversité des parcours et des talents est une vraie force, souligne Corinne Ferrari, directrice du développement RH. Les témoignages, comme celui de notre conductrice Nathalie, montrent que les métiers du transport (et notamment ceux de la location de véhicules avec conducteurs) offrent non seulement des opportunités, mais aussi la flexibilité nécessaire pour s’adapter aux différents moments clés de la vie.
La féminisation du transport est déjà en route et nous sommes fiers de former et d'accompagner chaque jour des femmes qui souhaitent trouver leur place parmi nous ! »